Histoire
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A l'origine, une île
L’histoire de la cité crotelloise remonte aux premières heures médiévales, à l’heure où quelques « sans terre » s’établissent sur un ban de sable au coeur de l’estuaire de la Somme.
Les rives nord se forment alors à la lisière de Rue qui incarne un florissant port de commerce, et la mer emmène aisément jusqu’au grand port d’Abbeville, par un autre bien nommée « Port-le-Grand ».
On explique l’étymologie du nom « Crotoy », par « Cro » pour désigner les bans de sable en baie, et « Toy » pour désigner les toits qu’on y a vu se construire petit à petit…
D’une île, une place forte
L’histoire du Crotoy est particulièrement riche, et marquée par la guerre de Cent Ans, débutée en 1337, durant laquelle la commune fut alternativement sous domination anglaise et française.
Edouard III d’Angleterre séjourna au Crotoy, et y fit construire une importante forteresse en 1346, où fut d’ailleurs interné le Duc d’Alençon Jean II. Jeanne d’Arc, prisonnière des Anglais, y fut incarcérée du 21 novembre au 20 décembre 1430. Le souvenir de la captivité de cette héroïne de l’histoire de France est particulièrement visible au coeur de la ville sur la bien nommée place Jeanne d’Arc, mais aussi dans l’glise Saint-Pierre où un autel lui est consacré, avec une toile évoquant le Crotoy du XIVe siècle, et l’inscription de ce que la tradition transmet depuis toujours qui seraient les dernières volontés de Jeanne d’Arc : finir ses jours au Crotoy et y être enterrée…
Son destin sera tout autre, puisqu’elle franchit alors la baie de Somme pour se rendre à Eu, puis à Rouen où l’attend le sort que l’on connaît.
Plusieurs forteresses seront successivement pillées et reconstruites. Et Le Crotoy sert aussi de vigie et comptoir d’octroie au coeur de la baie, face à un front de mer souvent portes d’entrées des invasions anglaises, espagnoles, bourguignonnes, hollandaises…
La fin d’une époque…
En 1674, le dernier château fut détruit sur ordre du roi de France Louis XIV, conformément au Traité d’Aix-la-Chapelle de 1668.
Jusqu’au milieu du XIXème siècle, la vie crotelloise est plutôt pacifiée, et c’est un petit port de pêche qui vit alors au coeur de la baie. Petit à petit le comblement de la baie – qui est en fait un estuaire – rattache la ville au continent, et dès la fin du XVIIe siècle, on va et vient quasiment complètement à pieds secs au Crotoy. Naturellement sont environnement tient de la prairie lacustre, et sert facilement de pâturages.…. Avant la révolution des bains de mer
La fin d’une époque…
En 1674, le dernier château fut détruit sur ordre du roi de France Louis XIV, conformément au Traité d’Aix-la-Chapelle de 1668.
Jusqu’au milieu du XIXème siècle, la vie crotelloise est plutôt pacifiée, et c’est un petit port de pêche qui vit alors au coeur de la baie. Petit à petit le comblement de la baie – qui est en fait un estuaire – rattache la ville au continent, et dès la fin du XVIIe siècle, on va et vient quasiment complètement à pieds secs au Crotoy. Naturellement sont environnement tient de la prairie lacustre, et sert facilement de pâturages.
…. Avant la révolution des bains de mer
La vapeur fait le reste
Parallèlement à cet engouement sans précédents pour les bords de mer à proximité de l’aristocratie et de la bourgeoisie des grandes villes du Nord mais surtout de Paris, Le Crotoy voit arriver un premier chemin de vapeur qui le place dès lors à quelques heures de la gare du Nord.
Dès lors, le petit port de pêche voit ériger des villas et s’élargir ses voiries. On y ouvre des dancings, un casino, les cafés et restaurants se multiplient, tout
comme les locations et pensions de famille. Le Crotoy ne loupe rien des premières heures du tourisme.
On y imprime alors un état d’esprit propre à la ville, une sorte de parenthèse enchantée : on danse, on régate, on pêche, on partage un quotidien, des commerces et un art de vivre dans une mixité sociale totalement inédite pour l’époque… Evidemment, ce qu’il se passe au Crotoy, reste au Crotoy.
Une devise volontiers cultivée par une kyrielle d’artiste tels que Jules Verne qui y écrira « 20 000 lieues sous les mers » avant de s’y installer durant 5 ans et d’être élu au conseil municipal, Colette qui y trouvera l’inspiration des « Vrilles de la vigne » et dans son sillage notamment Sacha Guitry, Henri de Toulouse-Lautrec viendra s’y mettre au vert…
Une belle époque qui donne des ailes
Une belle époque qui donne des ailes
A l’amorce du XXe siècle, le Crotoy est toujours un très vivant petit port de pêche, mais doublé d’une destination balnéaire toujours plus courue, où la tradition artistique et festive est devenue une marque de fabrique…
Mais, c’est un autre vecteur de notoriété qui va en ajouter à son lustre : la conquête du ciel, et les débuts de l’aviation civile, puis militaire grâce à René et Gaston Caudron. Dès 1907, les frères Caudron font partis des pionniers du ciel, avant d’ouvrir une école de pilotage toujours au Crotoy et d’incarner les premiers équipementiers et centre de formation d’une armée de l’air totalement naissante durant la première guerre mondiale, période durant laquelle la ville accueille notamment un hôpital militaire pour les troupes alliées.
Durant l’entre-deux guerre, la ville se met pleinement au diapason des années folles, et renoue avec l’insouciance des heures festives et balnéaires. On y construit d’ailleurs un kiosque à musique au coeur d’un square tout fait emblématiques de la vie locale, tandis que les grands noms de l’aviation continuent de se succéder à l’école Caudron. Et parmi les Fonck, Mermoz, Doumer, Chanteloup, Jacquemart… des femmes ! Une autre révolution pour l’époque, citons pour les plus connues : Elisa Deroche dite « La baronne Raymonde de Laroche », Bessie Coleman alias « L’ange noir » ou encore Adrienne Bolland qui deviendra la « déesse des Andes » !
L’après-guerre et « les vacances au Crotoy »
Durant la seconde guerre mondiale, la ville connaîtra l’occupation allemande, et fera partie du fameux « mur de l’Atlantique » face auquel l’armée allemande attendait le débarquement allié. Dès après la Libération, la ville renoue avec ses activité maritime et portuaire, tandis que le tourisme retrouve des couleurs.
Le Crotoy incarne alors une destination familiale et populaire que les congés payés des années 30 avaient déjà initiée.
Jusqu’à la fin des années 80, la côte picarde et Le Crotoy cultive la bonhommie des stations touristiques du nord de la France. La tendance est ailleurs : le Sud de la France incarné par Saint-Tropez, ou encore Biarritz, Deauville ou même Le Touquet…
Mais il n’empêche que le succès touristique ne se dément pas. Le Crotoy conserve alors sa tradition festive et une atmosphère toujours prompte aux mélanges des horizons sociaux. L’ensemble du littoral picard résistera plutôt bien à la pression foncière des années 70 et 80 qui feront des ravages sur tant d’autres rivages.
Un retour en grâce par nature
Un retour en grâce par nature
Les premiers jours des années 90 voit poindre une tendance sans précédent pour le « tourisme nature ». L’heure est au retour aux joies simples, aux terroirs, au « bio », aux horizons préservés, aux cadres nature…
La baie de Somme va alors de devenir une destination de choix pour ce créneau. D’autant, qu’en plus d’offrir un cadre tout à fait propice aux nouveaux goûts touristiques qui (re)découvre la baie de Somme, l’ouverture de l’autoroute A16 place le Crotoy à 2 heures de Paris, et des grandes villes du Nord de la France, à 3 heures de Bruxelles, Londres ou Amsterdam… Et le tout dans un contexte de mise en place des 35 heures qui finissent de révolutionner le séjour touristique. Exit les invariables trois semaines d’été, l’heure est désormais aux week-ends rallongés, et de plus en plus réguliers.
Le Crotoy du 21e siècle…
Un second souffle pour l’économie local qui trouve là un palliatif au déclin de la pêche en mer. Le Crotoy compte encore une quinzaine de navires encore en activité, mais tous ont dû trouver port d’attache au Tréport pour satisfaire aux besoins de la pêche moderne, et aussi en raison de l’ensablement galopant de la baie de Somme qui rend de plus en plus difficile l’accès au port crotellois par les bateaux de pêche modernes.
Toujours la mer
Aujourd’hui, la ville cultive toujours son âme maritime avec la professionnalisation de la pêche à pied et la mytiliculture, mais aussi au travers ses traditions telles que la fête patronale Saint-Pierre (chaque dimanche suivant le jour de la Saint-Pierre) ou encore la fête de la Mer (durant un week-end estival la date variant selon les coefficients de marée), ou encore par son patrimoine culturel et cultuel comme avec les précieux ex-voto de l’église crotelloise…
La chasse à la plume, tout particulièrement au gibier d’eau en mer, en plaine et au marais (chasse à la hutte et à la botte) fait partie de l’ADN local, et est une constituante majeure de la préservation de l’environnement. C’est notamment la fédération départementale des chasseurs de la Somme qui travailleront à la création de la réserve naturelle de la baie de Somme, en 1994, sur la pointe nord du littoral entre la Maye et le Bout des Crocs.
C’est en coopération complète avec les associations de chasseurs que sont gérés les espaces classés Natura 2000, RAMSAR, Zones humides, Zones naturelles d’intérêts écologiques et floristiques et faunistiques…
« Ancré dans l’avenir »
Depuis près de trois décennies, la commune voit le défi d’une autre préservation se profiler chaque jour davantage : celui de la « préservation démographique ».
Une problématique commune à la majeure partie des localités touristiques. Le succès à un coût, il se paie tout particulièrement au travers les prix de l’immobilier qui expliquent pour beaucoup le déclin de la population locale…
Depuis ces cinq dernières années, la municipalité se forge un avenir dans sa devise « Ancré dans l’avenir ».
Celle-ci se concrétise au travers de projets tous conçu autour d’un objectif : la vie locale toute au long de l’année.
Une attention toute particulière est accordée à bien appréhender les contours, les besoins et les attentes d’une nouvelle population composée de résidents à l’année, de résidents secondaires et des visiteurs.
Une priorité est faite au cadre de vie, à l’environnement et au patrimoine, le développement d’une offre festive et culturelle tout au long de l’année (création d’une saison culturelle annuelle et renouveau de l’offre festive, ouverture d’une médiathèque…), la multiplicité des projets et des sites sportifs (Pistes de padel, city stades, projet de réouverture d’une base nautique, accompagnement du tissus associatif…), visent à positionner la ville du Crotoy en tant que commune pleinement actrice du parc naturel régional de Baie de Somme, du Pays d’Art et d’Histoire, du label Grand site de France, de son accession au dispositif gouvernemental « Village d’avenir », du parc naturel marin…
Le Crotoy du 21e siècle…
Pour embarquer au coeur de l’histoire de l’histoire, retrouvez : nos services de visites guidées hebdomadaires sont à votre disposition de début avril à fin septembre, le train touristique routier de début avril à) fin octobre ou encore les visites contées (programmation en printemps et été).
Renseignement et information dans le guide annuel des animations, et sur le service de billetterie en ligne. Ou encore suivez en accès libre, le parcours du patrimoine de la ville.