La station permanente de la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNSM) du Crotoy, en baie de Somme, a reçu la visite hier, vendredi 14 mai 2021, d’Emmanuel de Oliveira, vice-amiral d’escadre (2s), ancien préfet maritime pour l’Atlantique, et président national de la SNSM.
L’occasion pour la tête de proue de la SNSM nationale d’une rencontre avec ses bénévoles de terrain en baie de Somme et plus largement sur la côte picarde puisqu’Emmanuel de Oliveira s’est rendu sur les trois stations permanentes samariennes : Cayeux-sur-Mer, Le Crotoy et Fort-Mahon-Plage, ainsi qu’au centre de formation de Doullens.
D’indispensables bénévoles
La SNSM dans le département de la Somme compte une bonne centaine de bénévoles, « il faut bien souligner cette démarche bénévole, car chez nous tout repose là-dessus » insiste le président national de la SNSM, « la présence d’une station permanente ici est particulièrement importante au vu des dangers que représente la baie« .
Au côté du président de la station crotelloise, Gérard Bordji, Emmanuel de Oliveira note : « les loisirs nautiques sont de plus en plus accidentogènes car pratiqués par des gens peu familiarisés avec les dangers de la mer en général, qui plus est en baie de Somme« .
Le projet de doter la station permanente d’un aéroglisseur toujours à l’ordre du jour
La venue du président national de la SNSM était aussi l’opportunité d’évoquer à nouveau l’idée de doter la station permanente du Crotoy d’un aéroglisseur, « c’est une possibilité à creuser au regard de la topographie des lieux, et des besoins d’intervention des sauveteurs locaux, par tous les temps et par tous les niveaux de marée ».
Et surtout rapidement, car tout le critère premier de toute intervention demeure certes l’organisation des secours mais aussi la rapidité de ses derniers à se déployer.
En baie de Somme, en quelques minutes la mer peut emporter un groupe de promeneurs encerclés par la marée. Il en va de même pour les loisirs nautiques, dont il s’agit de rappeler que la pratique (kite surf, planche à voile…) est strictement interdite face au front de mer bâti.
Un paramètre bien souvent ignoré, « et pourtant on se souvient d’un week-end où des centaines de kites et de planches à voile évoluaient face à la digue, et beaucoup d’entre eux se sont retrouvés en difficulté contre les rochers brise lame du pied e la digue » se souvient encore Eric Dufour, patron de canot de la SNSM crotelloise.
La municipalité épaule la SNSM
Philippe Evrard, maire du Crotoy, a bien entendu participé à l’accueil de Emmanuel de Oliveira, mais aussi Pascal Piot, délégué départemental de la SNSM de la Somme.
Là encore, la municipalité a tenu à réaffirmer son soutien à sa station permanente de la SNSM, notamment dans son projet d’acquisition d’un aéroglisseur mais aussi dans ses missions au quotidien.
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« C’est indispensable d’avoir des sauveteurs tels que les nôtres, ils font le flot c’est une méthode de prévention très efficace et qui évite tellement de drames » souligne le maire.
Ce dernier a rappelé aussi tout l’investissement de son conseil pour renouer avec une salubrité des eaux de mer suffisante pour retrouver l’autorisation de baignade « et ainsi pouvoir faire revenir des sauveteurs saisonniers comme par le passé. C’est un vrai combat qu’on mène pour déterminer les sources de pollution qui souillent les eaux de la baie » prévient le maire crotellois.
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La station permanente de la SNSM crotelloise compte huit sauveteurs, et « faire le flot » consiste à ramener les promeneurs trop avancés en baie par rapport à l’heure de la marée montante.
Des dizaines de kilomètres parcourus à pied ou en quad dans tout l’estuaire surtout lors des grandes marées et des périodes de haute fréquentation touristique.
Remonter impérativement 3 heures avant la pleine mer
« Il faut vraiment rappeler qu’il faut être remonté trois heures minimum avant la pleine mer » martèle un sauveteur, épaulé du président « il faut aussi avoir un portable chargé, et idéalement une boussole. ça paraît beaucoup de précautions, mais quand d’un seul coup la brume qui devient un épais brouillard envahit la baie, on est bien content de savoir par où se diriger même à l’aveugle« .
La SNSM, dont le poste est basé à la jonction entre le chemin de planches et la digue Jules-Noiret, vend aussi régulièrement des calendrier et des goodies qui participent aux finances de l’association.