Depuis 2018, et le placement des eaux de baignade de la baie de Somme en “qualité insuffisante” pour l’autorisation de baignade, la municipalité avait abandonné le recours aux renforts saisonniers de la Société Nationale de Sauvetage en mer (SNSM).
Restaient cependant les services de la station permanente de l’antenne crotelloise de la SNSM, présidée par Gérard Bordji, qui oeuvrent tout particulièrement à des actions de prévention à la marée montante, et la mise ne place de gardes à cheval en période de haute fréquentation touristique.
Les villes en première ligne de la sécurité en baie
Une brigade équestre que la municipalité du Crotoy reconnaissait l’été dernier comme “insuffisante” et pourtant très onéreuse (près de 64 000 euros), d’autant que son coût était exclusivement à la charge de la ville, lorsque le périmètre couvert allait bien au-delà de la bande obligatoire des 300 mètres.
Avec son homologue Jean-Paul Lecomte, maire de Cayeux-sur-Mer, lui aussi en proie à de sérieuses et croissantes difficultés de mise en sécurité de son front de mer, Philippe Evrard, maire du Crotoy, avait sensibilisé les services de l’Etat sur le sujet par un courrier commun.
Une missive suivie d’ailleurs d’une rencontre en préfecture, afin d’établir les modalités de dispositifs nouveaux et une répartition des moyens d’action afin de prévenir et porter secours le cas échéant le plus efficacement possible.
Le retour des sauveteurs saisonniers
Hier, mardi 1er mars 2022, la mairie du Crotoy a reçu une délégation de la SNSM pour remettre en place des renforts saisonniers.
Cette réouverture n’induit pas de changement de classement pour la qualité des eaux de baignade qui reste toujours en catégorie “insuffisante” pour renouer avec une autorisation de baignade officielle (lire ci-dessous).
Pour autant, la ville peut à nouveau disposer de sauveteurs saisonniers, en mesure d’intervenir sur terre comme en mer, apportant un relai bienvenu à l’équipe de la SNSM permanente crotelloise.
Un investissement d’un peu plus de 30 000 euros, qui permet de compter sur un poste SNSM armé de trois sauveteurs saisonniers et de matériel d’intervention, ouvert chaque week-end dès l’Ascenscion, et chaque jour en juillet et août.
Parmi les priorités : “faire le flot”, autrement dit à prévenir les très nombreux – et souvent bien insouciants – promeneurs qui partent en baie sans s’être renseignés des consignes de sécurité en amont.
A commencer par être remontés trois heures avant l’heure de la pleine mer. Ce qui induit de consulter les horaires de marées, mais aussi de disposer d’un téléphone portable en état optimal de charge, ou encore de se souvenir du numéro 196, à composer lorsqu’on est soi-même victime ou témoin d’un problème sur le domaine maritime…
Les eaux de baignade de baie de Somme... un sujet qui concerne bien au-delà du Crotoy
Le sujet du reclassement des eaux de baignade de la baie de Somme, reste un dossier sur lequel la ville est mobilisée pour élucider les sources de la ou des pollutions aux bactéries escherichia coli.
Ce taux supérieur aux normes européennes autorisées surtout en fin d’été restent un mystère, malgré les enquêtes sanitaires menées.
Le sujet doit concerne la ville du Crotoy – seule station de baie de Somme à établir jusqu’en 2018 une demande annuelle d’autorisation de baignade – mais aussi l’ensemble de la Picardie maritime et plus largement de la Somme, voir de la Région, tant l’estampille “baie de Somme” est devenue très emblématique.
De plus, rappelons que la baie de Somme – classée à de nombreuses reprises reprises pour environnement remarquable et préservée et notamment labellisée “Grand site de France”- se trouve dans une position particulièrement paradoxale avec ce déclassement de ses eaux de baignade.
Pour dernier rappel, notons que les critères sanitaires d’analyses des eaux de baignade ont été drastiquement relevés en 2018, plongeant les eaux de baignade de baie de Somme en qualité insuffisante, là où elles étaient en qualité suffisante jusqu’en 2018.
Ces mêmes eaux de mer restent cependant surveillées, et tout à fait salubres pour les cultures marines (coques, moules…)